Les femmes retraitées au casino

Las Vegas au Casino Palazzo, me voilà au comptoir avec un barman d’origine arménienne. En France il y a Aznavour, et pour Aznavour un Arménien aime la France et ouvre son coeur et sa langue se délie. (Un million d’Arméniens vivent en Californie – Little Arménia, dont beaucoup viennent d’Iran).
Les dames assises là-bas? Oui ce sont des habituées. Elles viennent chaque week-end. Elles ne dépensent pas beaucoup, elle « passent leur temps »… comme presque toutes ces dames qu’on voit assises devant les machines. Ce sont des retraitées.
Où sont leurs maris? Le barman sourit avec tristesse et répond de façon laconique: « les maris de ces dames sont ou bien décédés ou bien divorcés… ou bien à la pêche entre copains ».
Dans le Sud-Ouest et Est des États-Unis les retraités font tourner la roue économique du pays. Il y a deux genres de retraités: ceux qui peuvent arrêter complètement de travailler et toucher la retraite pour laquelle ils ont cotisé (auprès d’organismes privés – des assurances), et il y a ceux qui ne peuvent arrêter de travailler car ils n’avaient pas cotisé (ou travaillé) assez. Pour cela on trouve (souvent) des personnes plus ou moins âgées qui continue à travailler (en général ce sont des jobs qui ne demande pas un grand savoir faire), je me sens mal à l’aise quand je suis servi par ces personnes.
Comme dans tous les pays les femmes ont une longévité plus importante que les hommes, alors beaucoup de femmes se retrouvent seules (vers l’âge de soixante-dix ans). Après quelques années de voyages pour voir du pays, elle se dirigent vers le Sud des États-Unis (Est ou Ouest) à cause de la clémence du temps.
Parmi celles qui vont vers l’Ouest une nombre plus ou moins important passe les weeks-end dans les casinos. Leurs dépenses par nuit dépassent rarement les dix dollars, d’après les dires du barman, mais j’ai bavardé moi-même avec quelques-une, après un moment d’hésitation cinq dames (j’ai parlé avec 6 dames ) ont confirmé ce schéma de train de vie et la hauteur de leurs dépenses. Elle sont heureuses, et leur bonheur est facilement transmissible quand on bavarde avec elles.
Cette mini enquête (pendant mes vacances) suscitée par la curiosité et la vue de ces dames enchantées dans des casinos bruyants où elles apparaissaient comme en dehors du temps, m’a mis sur le chemin de la réflexion concernant les personnes en fin de vie… dans les pays en voie de développement.

Amérique – 4 (5 août 2015)

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